L'expérience combattante
Tous les habitants doivent se tenir prêts, on leur donne une heure et demie, ils ont droit à trente-cinq kilos de bagages, mais il faut emporter des ustensiles de cuisine. Pour les empêcher de se révolter, on installe des mitrailleuses dans les rues et, en attendant le départ, on les enferme dans l’église et les écoles. Vive émotion partout et panique dans les environs. La vie devient vraiment de plus en plus pénible sous tous les rapports.
Chaue jour des soldats allemands (vingt par maison), baïonnette au canon arrivent dans un quartier vers trois heures du matin, font lever tout le monde et emmènent des hommes, mais surtout des femmes et des jeunes filles de vingt à trente-cinq ans, pour les conduire on ne sait où. Il y a des scènes indescriptibles, des heures d’angoisse et d’agonie pour les mères à qui on arrache ainsi leurs enfants. (…) Ici, on est malade rien qu’à la pensée de savoir si cette terrible épreuve sera appliquée à La Madeleine. C’est un spectacle navrant, on nous conduit comme des criminels à