L'expression du sentiment amoureux (corpus)
- « Je vis, je meurs : je me brûle et me noie » de Louise Labé, Oeuvres, 1555. - « Je disais l'autre jour ma peine et ma tristesse » de Pierre de Marboeuf, Recueil de vers, 1628. - « Ma morte vivante » de Paul ELUARD, Le Temps déborde, 1947.
Nous allons étudier trois poèmes portant sur un thème commun: la souffrance. Les deux premiers sont assez anciens. Le sonnet "Je vis, je meurs..." de Louise Labé date du XVIème siècle et est composé de rimes embrassées dans les quatrains. Le narrateur y parle de l'instabilité physique et psychique comme effet de la passion amoureuse. De même, le sonnet "Je disais l'autre jour...' de Marboef datant du XVIIème siècle, est aussi composé de rimes embrasées. Ce texte relate le souvenir amère de l'énonciateur, conscient des sentiments superficiels et frivoles, que sa bien-aimée éprouve pour lui. Le troisième poème, qui est en vers libres, a été écrit par Paul Eluard au XXème siècle. C'est un message de l'énonciateur à sa bien-aimée, dont la mort annonce la sienne propre. En s'appuyant sur ces textes, nous verrons à quoi la souffrance du poète est-elle perceptible. Pour cela, nous verrons dans un premier temps que les sentiments amoureux sont à l'origine de la souffrance. Puis nous verrons que ce sentiment est une expression explicite de la souffrance.
I/ Le sentiment amoureux à l'origine de la souffrance a) Place de l'être aimé dans les poèmes
Texte 2: L'être aimé à l'origine de la souffrance: le poète, appelé "Silvandre" raconte comment sa maîtresse s'est jouée de lui, a profité de sa naïveté: "je crux" vers 9 + vers 14: compréhension tardive (qu'à la pointe du sonnet (-> aux deux derniers vers))
Texte 3: Pareil: être aimé devenu inaccessible (car mort): récurrence du verbe "séparer" v5,7,8,10,12
b) L'amour, un sentiment qui génère l'instabilité
Texte 1: Antithèse: Figure de style dominante du début à la fin: v1 "je vis/ je meurs", "désiré