Derrière les mots se cachent les vérités, nos vérités. Les apparences sont toujours trompeuses… et les mots aussi. Le dit et le non-dit, l’être et le paraître, le moi et l’autre sont des mots antagonistes.
Comment peut-on surmonter nos peurs, nos obstacles psychologiques pour franchir les distances et rencontrer l’autre? «Tomber amoureux» quelle sensation miraculeuse mais aussi quelle ivresse de mots ! Ces jeux psychologiques qu’a esquissés Marivaux dans l’un de ses fameux textes «Le jeu de l’amour et du hasard», il y a déjà des siècles, sont traités. Auteur de l’amour par excellence, Marivaux a pu mettre noir sur blanc les tourments amoureux, les soupirs des amoureux et leurs peurs de cet autre, inconnu qui désire pénétrer leurs vies… Il n’est ni moraliste ni philosophe mais il est les deux à la fois, malaxé à un esprit poétique, tel est Marivaux ce «débusquer de preuves et poseur d’épreuves».
Le jeu de l’amour et du hasard» de Marivaux et de jouer avec Silvia et Dorante, Lisette et Arlequin, et Orgon et son fils Mario à cache-cache tantôt avec les mots et tantôt avec les sensations. Orgon veut marier sa fille Silvia à Dorante, le fils de l’un de ses meilleurs amis. Avant d’obéir à son père et d’accepter cette demande en mariage, Silvia a proposé à son père d’échanger les rôles avec sa servante Lisette afin de mieux connaître cet inconnu Dorante qui veut l’épouser. Dorante a eu la même idée et il a choisi de jouer ce même jeu avec son serviteur Arlequin, aussi dans la discrétion totale. Et voilà sous les yeux attentifs d’Orgon et de Mario que le jeu du chat et de la souris a commencé, les serviteurs ont pris les places des maîtres sans que l’un ne sache ce qu’a fait l’autre. Les jeux de la séduction ont été lancés… Mais les apparences, comme on dit, sont toujours trompeuses, et les tenues vestimentaires n’ont pu cacher la réalité de chacun. Petit à petit, les masques tombent sous les déclarations d’amour dans les deux camps : le camp des serviteurs et celui des