L'etranger
Premier semestre 1973 :
Le projet se matérialise. Une société éditrice, une SARL, est fondée. Le capital de 20 000F ( ~ 3000€ ) est réparti entre les quatres cogérants : J.R.Huleu, Serge July, J.P.Sartre et J.C.Vernier. A ce dernier, la fonction de gérant-admnistrateur et à Sartre, celle de directeur de publication.
Fin décembre 1972, une plaquette d'information paraît afin de présenter le contenu du futur quotidien au peuple. Les thèmes qui seront abordés seront les mêmes que ceux de la grande presse, mais traités différements. Le contrôle des lecteurs et la vérité remplaceront les propos ailleurs lénifiants et mystificateurs. La dénonciation de l'injustice sera la seule servitude. Le peuple pourra juger de tout, en connaissance de cause. On utilisera le rire, la raillerie, la caricature, et l'expression non écrite. Des armes considérées comme efficaces. En résumé, Libération sera l'oeil du peuple sur l'organisation de la société civile.
Des ambitions prometteuses...
... matérialisées par un départ chaotique
Jeudi 4 janvier 1973, le journal est présenté à la presse par ses principaux responsables : Philippe Gavi, J.R.Huleu, Serge July, J.P.Sartre et J.C.Vernier. Gavi intervient d'abord, son intervention porte essentiellement sur les points qu'il a introduit dans le Manifeste. Puis il laisse la parole à July qui affirme que Libération sera un journal objectif, qui est un précepte fondamental.
C'est au tour de Sartre de s'exprimer :
Il commence en objectant une déclaration qu'il entendît à la radio qui parlait de Libération comme d'un journal gauchiste ce que Sartre réfute