L'etranger marcel dubé
(La pièce a été écrite pour la télévision. Elle fut présentée en décembre 1957, puis remaniée pour la scène et jouée à la Comédie-Canadienne en 1958.)
Joseph Latour est revenu de la guerre sans y avoir participé. Son père, Édouard, s’est remarié lorsqu’il avait six ans. Il a épousé Bertha, une veuve qui avait deux enfants : Marguerite et Armand. Édouard et Bertha ont eu une fille qui a maintenant quinze ans : Fleurette. De retour de l’armée, Joseph ne fait rien, flâne dans les bars, fanfaronne avec ses anciens copains, quand il ne fait pas étriver les autres membres de la famille. Son père, qui le fait vivre, finit par le forcer à trouver un travail. Il vend des vieilles autos pour un petit mafieux, Ti-Mine. Mais le tout ne dure pas, car il se chicane avec son patron. Avec son ami Émile, il décide d’aller voir ce dont le reste du Canada a l’air.
Il revient au bout de trois ans, sans avoir changé. Sur un coup de tête, il décide d’aller aider les grévistes d’Asbestos. Il vole une auto à son ancien patron Ti-Mine, mais frappe un poteau dans une embardée et se retrouve à l’hôpital. Son père emprunte cinq cents dollars pour le sortir du pétrin. Quand il est guéri, il promet de rembourser, mais n’en fait rien. Un matin, son père le jette dehors, fait une crise cardiaque et meurt quelques jours plus tard. Dans la dernière scène datée de 1952, on apprend que Joseph Latour est mort en Corée, comme simple soldat.
C’est une pièce assez emblématique de l’imaginaire québécois d’une certaine époque : on nous présente un père de famille résigné, une mère qui essaie de tenir la barque à flot, de grands enfants qui n’arrivent pas à quitter le nid familial. Bien sûr, on pense aux Plouffe, sauf qu’ici la famille n’est pas tissée serrée.
Histoire de guerre? Pas vraiment. C’est tout simplement l’histoire d’un voyou. Souvent les