"L'entretien clinique" de colette chiland
Sous la direction de COLETTE CHILAND
CH I : qu’est-ce que l’entretien clinique ?
En psychologie clinique, on a pu distinguer une clinique à mains nues et une clinique instrumentale, ou armée. Lors de l’entretien clinique, le psychologue n’emploie aucun instrument, il est son propre instrument. On ne fait que regarder et écouter, et parler pour mieux voir et mieux entendre. La clinique instrumentale usuelle s’appuie sur des instruments proprement psychologiques qui ont été préparés, élaborés, avant la rencontre avec le sujet. Les tests sont par excellence un de ces instruments.
L’entretien clinique peut se situer dans le cadre d’une relation de soins. On parle souvent de manière plus large d’une relation d’aide ou de conseil. Il est vrai que le psychologue clinicien va s’efforcer d’aider son client, c’est ce que celui-ci lui demande mais ce n’est pas du bénévolat.
Le psychologue clinicien est au service d’autrui. On se réfère souvent pour définir la psychologie clinique à l’intérêt porté à l’individu. La finalité immédiate de l’entretien n’est pas le service d’autrui, qui peut être une finalité seconde : la recherche vise à améliorer nos connaissances dans le champ clinique.
Dans l’entretien clinique, il y a deux personnes qui « échangent des paroles » ; ces deux personnes n’occupent pas des positions symétriques. L’un vient demander quelque chose à l’autre qui n’a rien demandé, il vient en raison de la fonction que l’autre occupe, fonction qui suppose une formation, laquelle permet de prendre une certaine position dans le dialogue. On parlera plus volontiers de patient : celui qui souffre et qui demande à être soulagé de sa souffrance.
Le client est venu trouver un professionnel et l’asymétrie du dialogue est liée à la fonction même du clinicien. Parce qu’il s’agit d’un entretien avec un professionnel, le client ne parle pas de la même manière qu’à un parent, un ami, …
Le terme qui prévaut pour caractériser l’entretien