L'enfant
Hugo veut en dénoncer les méfaits, elle est en même temps évoquée par des sous-entendu. Le poète cherche à la fois à faire réfléchir son lecteur, mais aussi à en faire son complice en le ralliant à sa noble cause : lutter contre la guerre et ses conséquences.En effet la guerre n’est jamais évoquée comme elle devrait l'ètre. Seul le premier hémistiche du premier vers de la première strophe nous fait comprendre qu’une terrible bataille a eu lieu.
L'ellipse « les Turcs ont passé là » induit une impression d'imagination qui pousse le lecteur à deviner le pire.
Le lecteur comprend encore mieux par la suite grâce aux oppositions plus ou moins suggérées avec une Nature parfaite : « ruine et deuil », s’opposant aux danses, chants, palais, c’est-à-dire aux éléments du bonheur qui régnaient dans l’île, « sombre écueil » s’opposant au soleil qui rendait nécessaire les « charmilles », mais permettait également aux habitants de
Chio de faire mûrir leurs vignes et de contempler leur bonheur dans les « flots ». Cependant, à chaque strophe, un élément vient rappeler les combats
: la « ruine et [le] deuil », le « désert », les « pleurs », le « fer », les
« chagrins » et pour finir « le poudre et [les] balles ».Seuls les mots chargés de sens restent, comme si la guerre, impossible à décrire, relevait de l'indéfinissable. Cette difficulté à dire l’horreur, V. Hugo la retrouve chez Shakespeare, dont il met en exergue au début de son poème quelques mots de Macbeth.Or la guerre reflète aussi les sinistres profondeurs de l’être humain. Il semble falloir être un monstre pour décider ou faire la guerre.
D’ailleurs, l’allitération en K dans la première strophe (turcs, chio, qu’ qui, coteaux, quelquefois, chœur) renforce cette impression de dureté.La guerre a donc ici ravagé une île grecque remplie de civilisation et de démocratie. Mais la Guerre ne détruit pas seulement les