Introduction

Cet ouvrage retrace l’évolution des pratiques maternelles en France traditionnel à travers les siècles et nous parle de la relation très privilégiée qui s’établit entre la mère et l’enfant après la naissance. Cette relation passe notamment par les soins maternels, l’allaitement, l’emmaillotement, le sommeil mais aussi les soins de propreté.
Tous ces soins longtemps laissés aux femmes font l’objet d’une étude par les médecins au 18ème siècle, ce qui nous vaut de nombreux écrits, témoignages et critiques à ce sujet.
Nous développerons dans différentes parties les divers soins apportés aux enfants.

1) L’allaitement

Depuis l’antiquité on insiste sur la continuité du lien charnel entre mère et enfant, de la grossesse à l‘accouchement. Le lait serait selon Galien du sang « blanchi ».
Les pratiques de l’allaitement diffèrent selon le milieu, dans le milieu populaire on ne nourrit pas l’enfant avant le baptême, car on craint qu’il ne suce avec le lait quelque maléfice mortel, pendant la courte période qui précède sa christianisation. Dans le milieu aristocratique et bourgeois, les médecins recommandent aux femmes d’attendre environ vingt jours que leurs seins soient bien évacués avant de commencer l’allaitement, car ce lait est encore à moitié sang. Pendant ce temps il sera allaité par une nourrice.
Au 18ème siècle, la théorie médicale change complètement, la médecine découvre en effet en 1700 les bienfaits du premier lait de la mère, loin d’être néfaste il est au contraire le meilleur purgatif. Les médecins constatent que le lait de la mère est parfaitement adapté aux besoins des enfants.
L’allaitement qui est un acte parfaitement naturel peut être difficile pour les femmes de condition qui comprimées dans des corsets ou des « corps de baleine » depuis leur petite enfance ont en général les bouts de seins rentrés. Les médecins leur recommandent donc de préparer leurs seins dès la grossesse en usant de technique assez burlesque pour notre