L'encyclopédie de diderot et d'alembert
I- L’aventure éditoriale
À l’origine, l’Encyclopédie ne devait être que la traduction en français de la Cyclopédia d’Ephraïm Chambers(1728). La France ne possédait alors aucun ouvrage de ce genre, les métiers et les arts mécaniiques étant tenus pour mineurs. La traduction avait été commandée par l’éditeur parisien André Le Breton en 1743 à John Mills, un Anglais qui vivait en France. Le Breton engagea l’abbé Gua de Malves qui recruta, entre autres, le jeune Étienne Bonnot de Condillac, Jean le Rond d'Alembert et Denis Diderot. Au bout de treize mois, en août 1747, Malves fut renvoyé en raison de ses méthodes trop rigides et Le Breton prit comme nouveaux rédacteurs en chef Diderot et d’Alembert qui, le 16 octobre 1747 furent officiellement placés à la tête d’un projet de rédaction d’une encyclopédie originale. Diderot devait garder cette charge pendant les 25 années suivantes et voir l’Encyclopédie achevée. Pour mener à bien leur projet, Diderot et D’Alembert, s’entourent d’une société de gens de lettres, visitent les ateliers, s’occupent de l’édition et d’une partie de la commercialisation. Le premier volume paraît en 1751 et contient le Discours préliminaire rédigé par D’Alembert. En février 1752, les jésuites se servent de l'affaire de la thèse de l'abbé de Prades pour faire pression sur le conseil d’état et obtenir la condamnation et l'interruption de la publication de l'Encyclopédie. Ils obtiennent gain de cause : le Conseil d'état interdit de vendre, d’acheter ou de détenir les deux premiers volumes parus. C'est grâce à l'appui de Malherbes, directeur de la librairie, chargé de la censure, mais défenseur du projet encyclopédique que la publication peut reprendre en novembre 1753. Mais les ennuis laissent des traces : D’Alembert, prudent, décide de ne plus se consacrer qu’aux parties mathématiques Jusqu'en 1759, la publication des volumes 3 à 7 se poursuit. Mais les opposants fulminent. Après la tentative