L'eldorado

765 mots 4 pages
Une négresse amère de près de cent ans. Un ouvrier de plateforme pétrolière usé, qui va retrouver envers et contre tout une ancienne amante après six ans, elle a un fils, fugueur. Une bande de taulards qui profite de l’occasion pour filer en douce, en tuant deux policiers au passage. Un prêtre un peu toqué, dont l’église est réquisitionnée. Voilà les personnages principaux de cette fresque, ceux sur qui tout repose. Ce fameux ouragan restera au second plan, il servira de toile de fond, de support, un moyen en quelque sorte. Le livre ne parle guère de l’ouragan, si ce n’est par allusions. Il parle de ces hommes et femmes, de leurs tourments, de leurs angoisses. Il faut reconnaitre qu’ils sont tous moroses d’un bout à l’autre, n’affichent quasiment aucune pensée positive. Ils se morfondent, et le déluge va les façonner encore un peu plus.
Chaque personnage intervient tour à tour, dans des paragraphes compartimentés, qui font parfois un quart de page. Ces bouts de textes forment une sorte de polyptyque, une œuvre avec de nombreuses facettes qui se complètent et servent toute le même dessein. Le dessein au fait, quel est-il ? On peut se demander si le but n’est pas simplement de nous secouer, de nous donner à lire ce que notre enfer intérieur apprécie. De ce point de vue-là, Gaudé semble faire de la composition. Il nous sert le drame de façon rectiligne, abrupte, sans hésiter à puiser dans toutes les noirceurs de la nature humaine. Le procédé n’est pas nouveau il faut le reconnaitre. Il n’y a pas que le lieu qui est américain. Le traitement l’est aussi. « Ouragan » ressemble un peu à une histoire d’épouvante, où tout concourt à nous faire frissonner. C’est un livre façonné, où l’auteur semble avoir fait des calculs pour amener chaque ingrédient au bon moment. Malgré tout, le résultat garde un aspect naturel, et c’est sans doute là que l’on voit son talent, immense talent qui sait faire oublier la technique, et parvient à rendre l’anecdote intéressante.
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