L'eglise

696 mots 3 pages
Le problème de l’interprétation de la Bible n’est pas une invention moderne, comme on voudrait parfois le faire croire. La Bible elle-même atteste que son interprétation présente des difficultés. A côté de textes limpides, elle comporte des passages obscurs. En lisant certains oracles de Jérémie, Daniel s’interrogeait longuement sur leur sens (Dn 9,2). Selon les Actes des Apôtres, un Éthiopien du premier siècle se trouvait dans la même situation à propos d’un passage du livre d’Isaïe (Is 53,7-8) et reconnaissait avoir besoin d’un interprète (Ac 8,30-35). La 2e lettre de Pierre déclare « qu’aucune prophétie de l’Écriture n’est affaire d’interprétation privée » (2 P 1,20) et elle observe, d’autre part, que les lettres de l’apôtre Paul contiennent « des passages difficiles, dont les gens ignares et sans formation tordent le sens comme ils le font aussi des autres Écritures, pour leur perdition » (2 P 3,16).

Le problème est donc ancien, mais il s’est accentué avec l’écoulement du temps : désormais, pour rejoindre les faits et dires dont parle la Bible, les lecteurs doivent se reporter presque vingt ou trente siècles en arrière, ce qui ne manque pas de soulever des difficultés. D’autre part, les questions d’interprétation sont devenues plus complexes dans les temps modernes, du fait des progrès accomplis par les sciences humaines. Des méthodes scientifiques ont été mises au point pour l’étude des textes de l’antiquité. Dans quelle mesure ces méthodes peuvent-elles être considérées comme appropriées à l’interprétation de l’Écriture Sainte ? À cette question, la prudence pastorale de l’Église a longtemps répondu de façon très réticente, car souvent les méthodes, malgré leurs éléments positifs, se trouvaient liées à des options opposées à la foi chrétienne. Mais une évolution positive s’est produite, marquée par toute une série de documents pontificaux, depuis l’encyclique Providentissimus de Léon XII (18 nov. 1893) jusqu’à l’encyclique Divino Afflante Spiritu de Pie

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