l'ecole des femmes
Un premier portrait, en négatif, se dégage des refus d’Arnolphe : Agnès sera tout sauf une « précieuse », qualifiée de « femme habile », terme ici péjoratif, car il sous-entend que son instruction la rendra habile à tromper. Le blâme de la précieuse, ou « spirituelle », se développe à travers la description de son mode de vie, notamment l’allusion aux « cercles », avec « marquis » et « beaux esprits ». Ce sont des réunions mondaines, dans les « ruelles », ce qui fait que la femme est entourée d’hommes, dont tentée. C’est aussi une « femme qui compose », or tous ces écrits vont être mis au service de l’amour : « de prose ou de vers ferait de doux écrits ».
Arnolphe se fonde sur une vision péjorative de la femme, héritée de la conception religieuse. C’est elle qui sert de point de départ à sa méfiance : pour lui, elles sont toutes à l’image d’Ève, des pécheresses. Cette généralisation lui permet de juger que toutes « les femmes » possèdent le pouvoir de tromper les hommes: « tours rusés » est repris en chiasme par « subtiles trames », les deux adjectifs péjoratifs se trouvant mis en valeur. Il faut aussi comprendre « comme on est dupé par leurs dextérités » au sens péjoratif de « ruses ».
Ainsi un second portrait, en positif, apparaît à travers les souhaits formulés par Arnolphe. Il souligne « l’innocence » d’Agnès. Le texte joue sur le double sens du mot, étymologique d’abord, c’est-à-dire « qui ne nuit pas ». Or Arnolphe est obsédé par l’idée d’être trompé, comme le montre l’image récurrente des « cornes » qui étaient censées pousser sur « le front » des maris « cocus ». Mais ce terme signifie aussi naïve et sans esprit. Tout un champ lexical se