L'automne du patriarche
La première initiative alarmante du nouveau Patriarche fut l’annonce, quelques heures après son entrée en fonction, de son intention de visiter la Syrie, sous le prétexte d’un voyage religieux. Cette initiative dénote un changement très net par rapport à son prédécesseur qui a toujours refusé de se rendre en Syrie. Heureusement, du fait de l’insurrection syrienne, la visite inopportune a dû être reportée.
Par ailleurs, le style très expansif de Rai détonne par rapport à la tradition des Patriarches de communiquer sobrement et avec parcimonie. Les patriarches précédents ne se prononçaient qu’en temps de crises et seulement au sujet d’enjeux nationaux majeurs. Pour les Libanais le caractère démonstratif et avide de médias de Rai contraste avec la réserve très digne de Sfeir. Selon eux certaines des initiatives de Rai (réunion des leaders chrétiens et non moins futile sommet spirituel), sa suractivité et son ubiquité, trahissent son besoin de paraître et de faire sa propre promotion. Parlant de Sfeir et Rai, les maronites pourraient dire en plaisantant : notre patriarche permanent et notre patriarche itinérant.
Le malaise restait latent ces derniers mois jusqu’aux récentes déclarations de Rai lors de sa visite officielle en France. Ce fut la goutte de trop. Le patriarche est allé au-delà de ce qui était imaginable. La critique s’est déchaînée. Jamais un dignitaire religieux n’avait connu disgrâce aussi rapide.
Les déclarations de Rai semblaient surréalistes, reprenant presque mot pour mot la propagande syrienne. Embarrassé par