L'autofiction
Le terme est composé du préfixe auto (du grec αυτος : « soi-même ») et de fiction. L’autofiction est un genre littéraire qui se définit par un « pacte oxymoronique »2 ou contradictoire associant deux types de narrations opposés : c’est un récit fondé, comme l’autobiographie, sur le principe des trois identités (l’auteur est aussi le narrateur et le personnage principal), qui se réclame cependant de la fiction dans ses modalités narratives et dans les allégations péritextuelles (titre, quatrième de couverture...). On l’appelle aussi « roman personnel » dans les programmes officiels. Il s’agit en clair d’un croisement entre un récit réel de la vie de l’auteur et d’un récit fictif explorant une expérience vécue par celui-ci.
L’autofiction est le récit d’évènements de la vie de l’auteur sous une forme plus ou moins romancée (l’emploi, dans certains cas, d’une narration à la troisième personne du singulier). Les noms des personnages ou des lieux peuvent être modifiés, la factualité mise au second plan au profit de l’économie du souvenir ou des choix narratifs de l’auteur. Affranchie des "censures intérieures"3, l’autofiction laisse une place prépondérante à l’expression de l’inconscient dans le récit de soi. Pour Serge Doubrovsky, qui a baptisé ce genre (des textes d’autofiction existaient bien antérieurement), l’autofiction est une « fiction, d’événements et de faits strictement réels. Si l’on veut, autofiction, d’avoir confié le langage d’une aventure à l’aventure d’un langage en liberté ». La fiction devient ici l’outil affiché d’une quête identitaire (notamment à travers l’utilisation de la psychanalyse).
La théorie littéraire de langue anglaise comporte deux notions proches de l’autofiction : faction (mot-valise regroupant "fact" et "fiction") et autobiographical novel. La faction est tout texte mêlant une technique narrative