L'autisme
Des cliniciens et des pédagogues du XIXe siècle avaient présenté des descriptions d’enfants dont les manifestations cliniques s’apparentaient aux troubles autistiques. Néanmoins, le groupe des autistes n’était pas séparé des idiots et des incurables pour lesquels aucune espèce de prise en charge n’était proposée. Grâce a la pénétration dans la société européenne de la philosophie des Lumières, avec l’importance particulière accordée a l’éducation de l’enfant, des tentatives de prises en charge de ces enfants, essentiellement éducatives, furent entreprises a la fin du XIXe siècle. Parallèlement a ces efforts éducatifs, l’observation des particularités de ces enfants s’affinait et permettait de jeter les bases d’une catégorisation de ces troubles, dans le cadre de systèmes classificatoires des maladies mentales. Ce travail se poursuit encore aujourd’hui, comme en témoigne l’évolution des différentes classifications utilisées en psychiatrie, avec un renouveau depuis 1980, avec l’apparition du DSM-III (Diagnostic and Statistical Manual), manuel de classification nord-américain. Actuellement, ce sont la CMI-10 (classification internationale des maladies, 1993), le DSM-IV (1994) et la CFTMEA 2000 (classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent, 2002) qui servent de référence aux cliniciens pour repérer les troubles autistiques et en poser le diagnostic.
Mais c’est sans doute à Jean-Marc Gaspard Itard (1774-1838), jeune médecin militaire, récemment revenu des campagnes napoléonienne, que l’on doit d’avoir ouvert la voie. En effet, un enfant « sauvage » d’une dizaine d’année, sans langage, se déplaçant a quatre pattes, recueilli en 1800 par des paysans dans les bois de l’Aveyron est confié a l’abbé Sicard, responsable d’une institution de sourds-muets proche du Val de Grâce ou Itard travaille. Ce dernier est sollicité par l’abbé pour prendre en charge cet enfant qu’il va dénommer Victor. La