La méthode A.B.A

Le terme d’ « autisme » vient du grec autos qui signifie « soi-même ». En 1911, le psychiatre E. Bleuler l’utilisa pour la première fois pour décrire le retrait sur le monde intérieur chez les patients atteints de schizophrénie. Ce n’est que plus tard, en 1943, que le psychiatre américain Léo Kanner décrit un syndrome nouveau qu’il nomme « autisme infantile », caractérisé par « l’incapacité de ces enfants à établir des relations de façon normale avec les personnes et les situations, dès le début de leur vie ». Aujourd’hui l’autisme est présenté comme une famille de troubles affectant le développement précoce, appelée depuis 1980 « troubles envahissants du développement » ou TED. Le syndrome, débutant avant l’âge de 3 ans, touche simultanément les interactions sociales avec une tendance au repli et à l’isolement, la communication verbale et non verbale et le comportement, avec des gestes répétitifs et des intérêts restreints. Les hypothèses étiologiques sont très variées et donnent lieu à des débats très polémiques. L’implication de facteurs génétiques ainsi que celle de facteurs environnementaux sont prises en compte. Cependant les études ne sont pas suffisantes pour définir la ou les causes de l’autisme. Justement, c’est ce vide scientifique, ce manque de réponses claires, qui explique la diversité des approches explicatives et des prises en charge du syndrome. En nous intéressant aux enfants autistes en Équateur, nous avons découvert que ceux-ci reçoivent difficilement une aide spécialisée et que les familles ont souvent peur d’accepter que leurs enfants sont touchés par le syndrome. Cependant, par manque d’information nous n’avons pas pu continuer nos recherches dans ce sens et nous nous sommes intéressés aux formes de prise en charge en général. Comme le sujet restait trop large, nous avons centré nos recherches sur la méthode A.B.A et nous chercherons à travers ce mémoire à la définir, la comparer et à montrer ses limites.