L'art transforme-t-il notre conscience du réel?
L’art est d’abord une technique, un savoir acquis qui résulte d’un apprentissage. L’art est une activité qui mène a une production, en cela il est associé fondamentalement à un travail. Mais dès le Moyen-âge, une distinction se fait entre des « arts mécaniques » tournés vers le travail physique et des « arts libéraux » orientés vers un travail intellectuel. La définition de l’art telle que nous l’entendons aujourd’hui provient de la notion d’esthétique, du Beau présent dans l’œuvre d’art, née au XVIIIème siècle avec les Beaux-arts. Cette notion du Beau dans l’art transforme-t-elle notre manière d’appréhender le réel ? L’œuvre d’art se base d’abord sur la réalité de notre monde, bien tangible. Commen t l’art peut-il nous donner alors une conscience autre du réel ? Après avoir contempler une œuvre dans un musée, même si cette activité nous procure plaisir, tout le monde ne peut affirmer que sa vision du monde qui l’entoure en a été bouleversée. Nous étudierons donc en premier lieu en quoi l’art ne peut que nous donner une conscience amoindrie du réel du fait qu’il est à la fois imitation du réel et imagination. Cependant, nous observerons que l’art dépasse cette imitation apparente pour nous offrir la conscience d’un monde d’une infinie richesse. Nous pouvons même aller au-delà d’un art qui transforme notre conscience du monde, vers un art qui transcende notre vision et notre appréhension de la réalité
L’art nous apparait souvent comme un bien pâle imitation du réel, ou alors comme une production dont nous ne comprenons même pas le sens. II semble nous donner une conscience faussée du monde qui nous entoure. L’art se base sur le réel, et la production qui en découle ne parait être qu’une restituti on de réalité. Dans la philosophie antique, Platon désigne ainsi dans son ouvrage La République, les artistes comme des « faiseurs de simulacre ». Il va même jusqu’à chasser les poètes de la cité idéale qu’il décrit.