L'art poétique
Pour Boileau, le beau est une conséquence du vrai. Et c'est ce vrai fondamental que tout bon poète a pour mission d'exprimer en produisant une œuvre régie par le naturel : clarté, adéquation parfaite entre forme et sujet, simplicité. À bannir donc dans le style, toutes les affèteries et postures telles la préciosité (Chapelain), le burlesque, la pédanterie (Voiture). L'imagination débridée et l'exceptionnel (Jamais au spectateur n'offrez rien d'incroyable5), sont aussi des obstacles à la manifestation du naturel, de même que le réalisme le plus cru. Le vrai trouve son expression la plus raisonnable dans le vraisemblable, dont le chemin est indiqué par le bon sens dont les auteurs anciens sont les modèles exemplaires4.
Attention, comme le souligne Gustave Lanson6, la raison de Boileau n'est pas celle positive, et utilitariste qui éclôt dans la bourgeoisie de 1830, ni une idéologie ou une philosophie. Ce n'est pas non plus la raison telle que l'entendent Voltaire ou Condillac. La raison bolévienne