L’Art peut se définir comme une technique de transformation d’un donné naturel. L’artiste crée des objets ou des mises en scènes disponibles pour une appropriation esthétique et destinés à produire une expérience sensible. La production d’art relève du politique au sens large et se lie à l’exercice du pouvoir depuis l’apparition des sociétés sédentaires centralisées. En cela, les œuvres d’art constituent également des documents historiographiques, ou de simples traces de l’Histoire. Cette science correspond à la fois au déroulement temporel effectif des événements qui affectent l’humanité, et la connaissance que les hommes en ont, lorsqu’ils l’articulent dans un récit. Avant d’avancer des interprétations, les historiens fondent la valeur de leurs connaissances sur des documents ou des faits les plus objectifs qui soient. On pourrait alors supposer que, par l’étude, par la pratique ou par l’expérience, les hommes pourraient acquérir une connaissance à partir des œuvres qui font l’Histoire et qui découlent d’elle. Or, ces deux disciplines sont d’abord affaire de subjectivité et de plurivocité d’interprétations, et les œuvres d’arts elles-mêmes interpréter des faits historiques, ou être le produit d’une manipulation des hommes de pouvoir à des fins politiques.
Ainsi, l’œuvre d’art, à la fois mise en scène subjective destinée à produire un effet, point de vue particulier sur une époque et moyen de glorification du pouvoir, peut-elle nous offrir une connaissance objective et certaine de l’Histoire et des faits historiques ? Nous verrons que l’œuvre d’art peut parfois être un moyen de connaissance historique. Puis nous verrons que, malgré les liens étroits qu’elle entretient l’Histoire, l’œuvre d’art n’offre qu’une connaissance lacunaire de celle-ci. Enfin, nous verrons que l’Art est une discipline qui transcende l’Histoire.

L’Art est un marqueur de toutes les sociétés humaines. Son étude apporte une information exceptionnelle sur la vie des hommes à une époque