Dans un second temps, parler peut signifier agir. Après tout, la langue fait bien partie à part entière de notre corps. De même, elle n'est pas immobile lorsque nous prononçons des mots, tout comme nos bras, nos jambes, nos mains. Parler est synonyme d'agir, un moyen d'action comme un autre. Lorsque quelqu'un nous pose une question, exprime son point de vue et nous demande ce qu'on en pense à notre tour, nous réagissons à son attente par l'emploi des mots, l'expression de nos pensées profondes sur le sujet. Comme pour l'ouvrier qui a besoin d'outils matériels pour agir aux ordres de son patron, l'individu a besoin dans le cas pour agir d'une bonne utilisation de la langue, de mots de vocabulaire. Ce sont les outils de son expression, qu'ils soient naturels (thèse de Cratyle, exemple : serpent à sonnettes), ou conventionnels (thèse d'Hermogène, les mots sont inventés).
Dans le langage commun, on oppose souvent homme de parole et homme d'action et par là le dire et l'agir. Ainsi, il y aurait celui qui se contente de parler, d'évoquer l'action sans la faire, et celui qui agit, qui réalise le discours du premier. Nous disons quelque chose en vue d'une fin laquelle peut être diverse selon les personnes et les situations : informer, émouvoir, convaincre, critiquer,…. Agir, c'est faire quelque chose en vue également d'une fin prédéterminée. Un sujet dit ou agit donc afin de réaliser un projet, de changer quelque chose. De ce fait, peut-on assimiler dire à agir ? Dire, est-ce agir ? Qu'est ce qui justifie alors l'opinion commune selon laquelle l'un s'oppose à l'autre, ou du mois s'en éloigne fortement ?

Extrait du document:
Agir s'oppose par là à dire puisqu'une action est univoque. Elle n'est pas un signe, un symbole, désignant quelque chose d'absent et servant à le rappeler. Une action est un fait concret, réel, définissable par lui-même. On peut se tromper sur l'origine, la cause d'un fait mais non sur le fait lui-même. Lorsqu'on voit quelqu'un courir, il n'y a