L'art baroque
Le baroque s’est terminé avec le préromantisme. En l’espace de deux siècles, il a parcouru l’Europe. Il préfigure, à sa manière, ce que deviendra l’Europe moderne, à la fois portée vers l’unification, à la fois soucieuse de conserver ses antagonismes.
Vers le classicisme
Cependant, le baroque se heurte à deux réalités en Europe de l’Est et en France. Tandis que l’Autriche et les Etats germaniques voient leur développement freiné par la Guerre de Trente Ans, Louis XIV et Richelieu n’ont guère d’affinités avec le mouvement et l’imagination. Le roi Soleil exprime en effet sa volonté de discipliner les arts et les « conduites » pour qu’ils s’accordent avec l’austérité étatique. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’est créée l’Académie.
Si dans le domaine musical, la France bénéficie des talents de Rameau et Couperin, peinture et architecture sont déchirées entre le baroque et le classicisme. Le Château de Versailles, oscillant entre une architecture classique et un décor plus exubérant, en est un bon exemple. Mais ce que l’on retient surtout de cette époque, c’est l’apogée de la tragédie classique portée par Corneille et Racine.
De l’autre côté du Rhin, il faut attendre que les tourments de la guerre de Trente ans se soient apaisés pour que la Bavière participe à son tour au foisonnement baroque et produise ces derniers chefs-d’oeuvre, comme l’église de pèlerinage de Wies, vers 1756. Les régions germaniques, qui portent également Bach, sont en fait les derniers bastions du baroque.
En effet, passé les joies du baroque primitif, les premiers coups sont portés dès le milieu du XVIIème. Le baroque célèbre une imagination qui devient le signe de trop de liberté pour beaucoup d’institutions. Tandis que les rigoureux Jésuites prennent de plus en plus d’importance, l’Eglise soutient de moins en moins la création baroque. L’Italien Pozzo défend encore l’honneur de son pays, mais le baroque migre au nord du Danube. Il vit alors ces dernières