L'architecture ou la métaphore de la chaise
Une Personne est assise à raison de 6 à 10 heures par jour selon son âge et sa profession et s’assoit en moyenne sur 8 chaises différentes par jour.
La question de l’assise est assez singulière. Elle induit une mécanique corporelle qui sollicite les deux points d’articulation principaux selon des angles de 90° et nécessite ainsi un support approprié à usage unique appelé couramment chaise ou banc. Cette gymnastique, devenue tellement banale aujourd’hui n’est pas si anodine qu’on pourrait le penser.
S’asseoir sur un banc dans la rue ou dans le métro est à chaque fois une expérience assez riche. C’est un moment où l’on cesse de marcher, de se tenir debout, on s’offre un temps de pose, une prise de recul et de là nous modifions en quelque sorte notre rapport au monde. Une simple ligne d’horizon 40 cm plus basse suffit pour ne plus voir les mêmes choses, modifier notre perception de l’espace.
De nombreux architectes ont éprouvé ce besoin insatiable de traduire une pensée architecturale en objet du quotidien, de la chaise aux couteaux et fourchettes.
La réalisation de l’objet permet ainsi de concrétiser, valider certaines idées personnelles, de transcender la représentation purement géométrale du dessin. La chaise, par les questions ergonomiques, pragmatiques, philosophiques, ethniques ou structurelles qu’elle soulève est un outil d’expérimentation qui peut se révéler très riche.
L’objet en soi amène à une réflexion sur les proportions humaines, dont découlent certaines mesures (hauteur d’assise, largeur, profondeur), ou encore sur la symétrie, caractéristique des bipèdes vertébrés que nous sommes.
L’enjeu étant de surcroît de faire exister la chaise en dehors de son usage et de sa fonction, de lui donner l’opportunité de s’affirmer, d’exister en tant qu’objet autonome, artistique ?
Véritable objet inépuisable alliant la recherche fonctionnelle et la qualité plastique, elle influe notablement