L'animal: miroir de l'homme
Le lecteur admet par convention cet univers ni tout à fait réel ni tout à fait merveilleux où les animaux parlent car il sait qu’il s’agit d’une métaphore filée où se lit le monde des hommes. A – Un monde hiérarchisé
Le monde des fables présente une société animale hiérarchisée. Elle est organisée selon la loi du plus fort, autrement dit la loi de la nature où certains dominent et où d’autres subissent. Cette hiérarchie propre aux animaux, qui semble préexister, préfigure le monde des hommes.
Dans les fables de l’origine on trouve des animaux du désert ou de la jungle indienne : chacals, tigres… Sédentarisés, ils vivent dans une société et un état organisés. Le Bœuf, animal sacré et image de la force représente la figure royale. Mais en passant de l’orient à l’occident, le personnel animalier s’adapte : le chacal devient le renard, rusé et dangereux ; le loup, brute et animal méchant voit se retourner contre lui toutes les angoisses qu’il a lui même suscitées dans les villes et les campagnes ; le lion occupe bien sûr le trône royal (le bœuf n’a en effet rien de sacré dans notre civilisation). Les oiseaux étaient très nombreux dans la mythologie orientale sont également utilisés dans la fable occidentale : perdrix, pigeons, perroquets, hirondelles, aigles…dont la signification variera en fonction des traditions populaires locales.
B – Société animale, société humaine
Cette organisation de la société animale montre que la société humaine est organisée de même et ramène par là l’exercice du pouvoir à un exercice brutal de la force. Dès lors les actions de l’homme peuvent apparaître comme le simple assouvissement de passions « animales », cf X, 14 « Discours à Monsieur le Duc de la Rochefoucauld »
« Je me suis souvent dit, voyant de quelle sorte
L’homme agit et qu’il se comporte
En mille occasions comme les animaux.
(…)
Un intérêt de biens, de grandeur, et de gloire,
Aux Gouverneurs d’Etats, à certains