L'amplification dans l'écriture d'invention
1 a. Les trois maximes traitent des conduites humaines ; elles ont une valeur générale (« Nous avons tous », « Tout le monde », « nous ») ; elles ont toutes une visée dénonciatrice.
• La première porte sur le courage que l’homme affiche. Quand un autre que nous éprouve une douleur, nous avons l’impression que nous aurions le courage de la supporter si nous devions la subir. Nous sommes donc persuadés de notre force morale. La maxime sous-entend qu’il n’en est rien et que notre détermination s’effacera sans doute quand nous devrons nous-mêmes affronter l’épreuve.
• La deuxième maxime porte sur les jugements que nous formulons à l’égard des autres hommes. Nous leur reprochons nos propres défauts ou les défauts que les autres voient en nous. Nous manquons donc totalement de lucidité à notre propre égard et nous ne voyons pas que les vices que nous reprochons aux autres sont aussi les nôtres.
• La troisième maxime porte sur l’orgueil. Nous reprochons aux autres hommes leur orgueil parce que celui-ci blesse notre propre orgueil. Je ne supporte pas qu’un autre puisse se sentir supérieur à moi.
Les trois maximes visent donc à railler les ambitions des hommes : croyance en leur force morale, en la validité de leur jugement. Elles sont toutes construites de la même façon : chaque maxime comporte deux parties, la deuxième partie ayant un effet déceptif ou surprenant. Ainsi la première des trois maximes s’ouvre sur une affirmation apparente de la force morale de l’homme pour marquer la vanité de cette ambition dans la deuxième partie. En jouant sur la surprise, les maximes invitent à la réflexion.
b. et c. Les travaux d’écriture proposés conduisent à deux types d’amplification. Dans le premier cas, la maxime apparaît comme une thèse qu’il faudrait valider par une série d’arguments. On aura affaire à une argumentation directe (voir chap. 60). Dans le deuxième cas, l’élève devra produire un apologue (ou une fable), la maxime intervenant comme la