L'amour passionnel
Point de vue favorable :
Je pense que tout individu garde vivant et pour toujours sa première expérience amoureuse. Celle-ci va, certes, affecter indélébilement sa conception des relations intimes.
De surcroît, le premier amour a le charme de tout ce qui est nouveau. Il provoque une pulvérisation qu’on n’est pas prêt doublier. Le premier amour est aussi enivrant qu’un premier verre. On peut en boire des dizaines, mais jamais on ressentira la même ivresse.
Au demeurant, l’amour, le vrai est celui qui continue contre vent et marées, qui résiste à l’érosion du temps et aux aléas de la vie. Dans cette existence, on s’ennuie, on se déteste, on se quitte, on cherche ailleurs des illusions, des chimères puis on rebrousse chemin pur se jeter dans les bras du premier amour.
Point de vue défavorable :
Je m’insurge contre l’idée qui affirme que le premier émoi amoureux est une expérience inoubliable.
Moi, personnellement, je suis persuadé que le premier amour prend naissance à un âge où tout est perpétuel gestation. Il ne peut donc être qu’éphémère. Chez un adolescent, d’un jour à l’autre, tout peut changer : sa voix, sa forme, ses idées. Il en est de même pour ses sentiments. Ce qui est considéré, un jour, comme l’amour d’une vie, peut devenir, le lendemain, une simple amourette.
De surplus, « un coup d’essai n’est jamais un coup de maître ». Ce proverbe s’applique bien aux affaires amoureuses. Notre premier amour est souvent un fiasco que nous cherchons, à tout prix, à oublier.
Au reste, lors du premier amour, on fait de travers : on choisit mal notre partenaire, on perd son latin au moment où il fallait se montrer