Aux alentours des années 1970, la population du Québec bénéficie d’un élan d’émancipation provenant de la Révolution tranquille. Les Canadiens français deviennent tranquillement des Québécois se forgeant peu à peu une identité. Enfin libérés du contrôle et de la censure de la religion, les artistes vont bouleverser la littérature en brisant les règles de l’art. Certains vont s'unir pour se mobiliser contre l’ennemi commun oppresseur, dont Michelle Lalonde, avec son populaire poème «Speak white» publié en 1968. Vingt ans plus tard, Marco Micone qui a vu évoluer le peuple québécois publie «Speak what» un poème répondant à celui de Michelle Lalonde. Peut-on dire que ces oeuvres abordent la question de l’aliénation de la même manière ? Tout d’abord, elles sont semblables parce qu’elles racontent la vie des gens tentant de préserver leur culture. Et enfin l’aliénation diffère entre les textes parce que les auteurs dénoncent deux oppresseurs différents et aussi le ton qui est différent dans l’un et l’autre.
Tout d’abord, les poèmes de Michelle Lalonde et Marco Micone peuvent être considérés identiques sur la question de l’aliénation puisqu’ils décrivent tous les deux l’histoire d’un peuple qui tente de résister à son assimilation pour préserver à tout coût sa culture. Dans «Speak white» les Québécois francophones, bien que majoritaires au Québec, se font imposer des valeurs anglo-saxonnes par la minorité anglophone qui détient le pouvoir. Même si le peuple québécois se fait imposer des valeurs différentes aux siennes, il va tout faire pour conserver sa cultures et sa langue par exemple : «mais ne reprochons à personne/d’avoir le monopole/ de la correction de langage/ dans la langue douce de shakespeare/ avec l’accent de Longfellow/ Ligne 70 a 75» De plus, «Speak what» illustre que les immigrants désirent aussi préserver perdre leur identité même s’ils sont venus s’installer au Québec. Ils s’opposent à leur assimilation, bien qu’ils souhaitent s’intégrer à notre