L'albatros
Le thème de ce poème est la mer, sa signification est l'exclusion. Ainsi pourrait-on résumer ce poème en une phrase.
Le sens caché de ce poème est l'analogie que fait l'auteur entre sa personne et l'albatros, oiseau des mers splendides en vol et maladroit sur la terre ferme. Baudelaire se voit comme l'albatros, dans un univers à lui où il excelle mais est incompris de son environnement. C'est cette opposition entre ce qu'il ressent et comment il est perçu par ses contemporains qui lui a donné son surnom de "poète maudit", au sens "poète incompris".
Pour arriver à cette conclusion on peut suivre deux pistes. La première est celle d'un cheminement. La première strophe parle de l'oiseau majestueux, roi des airs. La seconde explique son état une fois posée au sol. Ca reste une description froide, comme une description de l'animal sans emotion aucune. La troisième strophe introduit les notions émotives, en lançant des accusations et décrivant avec émotions la maladresse de l'animal. Enfin la quatrième strophe lève le rideau sur la personnification de l'Albatros, explicitement déclaré comme un poète incompris. C'est cette quatrième strophe qui impose au lecteur l'interprétation voulue par l'auteur.
On se prend alors à relire le poème en connaissance de cause et on perçoit la vision du poète de son environnement : agressif ("Archer", "Huées"), diffamatoire ("Comique et laid", "se rit"), exclusif ("Empêchent de marcher", "Infirme"). Au contraire l'albatros-poète est magnifié ("Vaste oiseau des mer", "Rois de l'azur").
Baudelaire établi à travers ce poème deux univers distincts. Il inclu des mots ou périphrases accentuant cette dualité, par exemple en utilisant la largeur des ailes de l'animal. Dans la première strophe il s'agit d'un "Vaste oiseau des mers". Dans la deuxième, les ailes sont "piteusement trop grandes". Dans la quatrième,