L'albatros
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
2 champs lexicaux dominants
- Champ lexical de la marine (azur, avirons, tempête, mers navire, équipage)
- Champ lexical sur la double caractéristique de l'albatros.(cfr. les deux aspects de l’albatros)
Les deux aspects de l’albatros
Utilisation d’un vocabulaire positif lorsqu’il est question du vol : « vastes », « compagnons de voyage », « rois de l’azur ». Lorsque l'albatros vole, c'est un oiseau magnifique comparé à des oiseaux des mers (vers2), des rois de l'azur (vers6), voyageur ailé grâce à leurs grandes ailes blanches (vers9).
Emploi d’un vocabulaire négatif lorsqu’il est question de l’arrêt : « maladroit et honteux », « piteusement ». Lorsque l'albatros marche, c'est un oiseau maladroits et honteux (vers 6), comique et laid (vers 10) parce qu'il boîte à cause de ses grandes ailes et de ses petites pattes.
Par ailleurs, l’équipage est anonyme : « hommes d’équipage », « ils », « l’un », « l’autre ».
Sonorités :
1re strophe : double allitération ([s], [z] × 11).
2e strophe : double allitération ([s], [z] × 8).
Rythme : maladresse de la démarche de l’albatros (3e strophe).
Progression thématique
1re strophe : mise en situation, récit d’habitude → présent : jeu de la capture des albatros.
2e strophe : effet de