L'afrique est-elle postmoderne ou prémoderne ?
Introduction
Pendant longtemps, on a évalué un pays, ou un continent, en fonction de son « avancée » sur un axe linéaire, et mélioratif. Au bout de cet axe devait se trouver une existence idéale, en correspondance avec des valeurs « universelles ».
La théorie de la post-modernité vient rompre avec cette idée. Marc Chenier, se demande si la modernité est une chose du passe, presque obsolète. Faut-il croire que les Lumières du progrès, la rationalité que la modernité voulait proclamer est désormais acquise et que la page de I'histoire peut être tournée ?
C’est vrai : il est possible de déterminer « des périodes » (une chronologie) dans l’histoire d’une culture ou d’un continent, mais l’on tombe vite dans l’écueil de porter un jugement de valeur sur cette chronologie. Comme estimer par exemple que « le drame de l’homme africain, c’est qu’il n’est pas suffisamment rentré dans l’histoire ».
Dire cela, c’est oublier que la culture d’une nation, d’un ensemble de nations, repose avant tout sur la conception que l’on se fait du temps.
La question de savoir si l’Afrique est pré-moderne ou post-moderne, pour être principalement rhétorique, conduit toutefois à s’interroger sur le statut « métaphysique » de la culture et de l’histoire africaines, dans un temps mondialisé.
La question soulève aussi un paradoxe. A priori, il faudrait passer par la modernité pour atteindre la postmodernité. Cependant, il pourrait apparaître que l’Afrique, qui n’a pas connu la « modernité » dans son ensemble (qui a surtout connu les dérives de la modernité), passe directement à la postmodernité, comme en « sautant une case ».
La forme de « retard » que certains prêtent au continent noir devenant potentiellement, dès lors, une avance inespérée sur le reste du monde.
I. Une question de définitions
Plusieurs Afrique : de quoi parle t- on quand on dit Afrique ?
Différents niveaux économiques, différentes structures sociales,