L'abolition de l'esclavage
Des esclaves s’étaient révoltés aux Antilles dès 1789. A Saint-Domingue (Haïti), la principale et la plus riche de toutes les colonies françaises, la révolte des Noirs débute en août 1791 ; ils se soulèvent sous le commandement d’un chef nommé Toussaint Louverture. Devant ce soulèvement et les menaces d’invasion anglaise et espagnole, les commissaires de la République française à Saint-Domingue, Sonthonax et Polverel, proclamèrent la liberté générale des esclaves, en août et septembre 1793. L’île de Saint-Domingue envoie à Paris, à la Convention, un député blanc, Louis-Pierre Dufay, un mulâtre libre, Jean-Baptiste Mills et un ancien esclave noir, Jean-Baptiste Belley. Les trois députés se présentent à la Convention le 3 février 1794 au terme d’un long parcours semé d’embûches. Ils sont ensuite admis à siéger à la Convention le 3 février 1793.
Le lendemain, les conventionnels entendent l'un d'entre eux, le colon Louis-Pierre Dufay. Au discours de Dufay, relatant l'oppression et l'humiliation des esclaves et les affres de leur condition, succède celui de Danton défendant, sous les applaudissements, l'extension au nouveau monde de « la liberté universelle ». Puis la Convention décrète l'abolition de l'esclavage, votant par acclamation le texte rédigé par Lacroix et donnant satisfaction à Toussaint Louverture, le chef des esclaves noirs