L'abolissionisme
La Révolution française abolit l'esclavage en février 1794, mais Napoléon Bonaparte le rétablit en 1802 et organise l'expédition de Saint-Domingue. L'abolition ne sera définitive qu'après la Révolution de 1848. Dans la plupart des pays, au xixe siècle, la traite a été abolie bien avant l'esclavage.
Dès 1796, le gouverneur espagnol de la Louisiane, Francisco Luis Hector de Carondelet, avait interdit toute importation d'esclaves. Son prédécesseur Esteban Rodríguez Miró, avait banni en 1786 l'importation d'esclaves nés dans la Caraïbe, la limitant à ceux qui venaient d'Afrique. La piraterie des années 1800 dans la Caraïbe est liée à la traite négrière illégale. La révolution haïtienne combat cette piraterie, pour rendre la traite plus dangereuse et plus difficile.
Finalement, la traite des noirs est abolie par le Royaume-Uni en 1807, les États-Unis en 1808, et la France en 1817. Ces trois pays n'aboliront respectivement l'esclavage qu'en 1833, 1860 et 184825.
Au congrès de Vienne (1815), Talleyrand obtient de pouvoir participer aux conférences initialement réservées aux quatre vainqueurs des guerres napoléoniennes. Il promettra à Castlereagh de soutenir la position britannique sur l'interdiction de la traite. Malgré l’abolition par plusieurs pays, celle-ci continua de perdurer. En France, elle est illégale mais pas clandestine: jusqu'au milieu des années 1820, des négriers français sont armés à Nantes ou Bordeaux, à la vue de tous. Ils bafouent délibérément la loi. Entre 1815 et 1833, on recense 353 bateaux de traite à Nantes20.
L'Angleterre réprime la traite, grâce à la puissance de la Royal Navy, pour des raisons d'équilibre économique. Mais les milieux d'affaires français doutent de sa sincérité. Ils l'accusent de vouloir ruiner la France. Continuer la traite apparaît comme un