L'abbaye de thélème dans gargantua
L’épisode de Thélème est un ensemble à part entière de six chapitres. Il forme la « conclusion » de l’œuvre, tout en constituant une antithèse aux chapitres précédents.
Un lieu singulier
L’abbaye qui nous est décrite ne comporte pas de murailles (p ), les heures n’y sont pas comptées (p ). Frère Jean a l’habitude de se réveiller « à l’heure des matines » (p ), mais ici, point s’en faut, pas de règles strictes, comme l’indique son nom « Thélème » signifiant « la volonté » (thelema) en grec, et répondant à la devise « Fais ce que voudras » (chap50, p ).
Son fonctionnement est déterminé par la volonté collective, mais elle exclut toute forme d’anarchie, n’accueillant que des gens bien « instruits » (p ).
Les Thélémites répondent aux critères de réussite de l’éducation prônée par Ponocrates, et, contrairement à Gargantua, vivent dans la mesure, sans excès.
Un lieu de raffinement
Rien à voir avec les banquets gargantuesques.
Les échanges sont raffinés, comme le montre l’expression « conversant en compagnies honnêtes » (p ). De même, leur habillement, auquel Rabelais consacre un chapitre (III), est raffiné, distingué, soigné, en opposition à la livre que porte Gargantua. De plus, l’habillement des femmes est aussi soigné que celui des hommes « Ils étaient vêtus de semblable parure » (p ), ce qui accentue l’idée qu’il s’agit d’un lieu unique, voire utopique.
Un lieu symbolique
L’abbaye s’avère donc être un lieu symbolisant l’ordre et la mesure.
On retrouve l’idée de mesure, de symétrie, d’unité dans l’architecture moderne pour l’époque, de l’abbaye, inspirée par deux châteaux : Chambord et le château de Boulogne (qui n’existe plus), aux bords de la Loire. On ne peut que voir ici l’allégeance de Rabelais à l’égard du roi François Ier, soucieux de cette symétrie, de cette régularité dans la construction du château. C’est ce qu’a reproduit ici Rabelais, à travers la fiction.
En outre, l’abbaye montre la volonté d’un