J.p sartre
Elle est folle. (Il leur fait un clin d’œil.) Je vous expliquerai. Quand nous serions seuls.
Leni
Je te l’interdits ! Je mourrai, je suis déjà morte, et je t’interdits de plaider ma cause. Je n’ai qu’un seul juge : moi, et je m’acquitte. O témoin à décharge, témoigne devant toi-même. Tu seras invulnérable, si tu oses déclarer « J’ai fait ce que j’ai voulu et j’ai voulu ce que j’ai fait.
Que pensez-vous de ce dialogue entre Frantz et Leni ? Quels en sont les éléments importants pour éclairer la compréhension de la pièce. N’oubliez pas de vous aider de votre connaissance de l’ensemble de la pièce pour votre développement.
Ce dialogue entre Leni et Franz, tiré de la pièce de théâtre de Jean Paul Sartre : « Les Séquestrés d’Altona », nous montre clairement les conséquences de l’isolement de Frantz dû au conditionnement de toute la famille. Frantz a participé à la Seconde Guerre mondiale, et est devenu un tortionnaire, et depuis il se séquestre, dans l’impossibilité d’assumer les conséquences de ses actes. C’est ce que ce passage met en tension : la liberté ou le déterminisme (familial et social) et la responsabilité ou la non responsabilité de ses actes. Frantz est séquestré physiquement, mais comme on le verra, tous les membres de la famille sont aliénés, séquestrés dans une impossibilité d’agir « pour eux », librement, en dehors du conditionnement extérieur contraignant.
Il y a encore une autre dimension mise en exergue par ce passage de la pièce, c’est la question du jugement des actes, qui est évidemment lié à la responsabilité des actes. On décrit Frantz parlant aux crabes, les considérants comme jury de ses fautes. Il cherche à se disculper auprès d’eux, mais son discours n’est pas suivi d’action tous comme les autres personnages. Ils n’assument aucuns de leurs propres actes, comme étant le produit de leur liberté subjective et donc individuelle. Ainsi, Sartre, dans son livre met en jeu, en tension, la liberté individuelle et le