A quoi sert la fiction ?

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Les fictions ne servent à rien si l’on considère l’utilité effective qui est la transformation, la modification de la réalité ; mais leur inutilité apparente est peut-être ce qui fait leur valeur et leur sens. En outre, l’utilité des fictions réside peut-être dans l’influence invisible et souterraine qu’elles ont sur nous, sur notre esprit, notre intelligence, notre imagination… et de ce fait participent, bien qu'indirectement, à la réalité.

Nous aimerions citer ce texte de Freud extrait des « Principes du cours des événements psychiques » in Résultats, idées, problèmes (vol. I) :
« L’art accomplit par un moyen particulier une réconciliation des deux principes [le principe de plaisir et le principe de réalité]. A l’origine, l’artiste est un homme qui, ne pouvant s’accommoder du renoncement à la satisfaction pulsionnelle qu’exige d’abord la réalité, se détourne de celle-ci et laisse libre cours dans sa vie fantasmatique à ses désirs érotiques et ambitieux. Mais il trouve la voie qui ramène de ce monde du fantasme vers la réalité : grâce à ses dons particuliers il donne forme à ses fantasmes pour en faire des réalités d’une nouvelle sorte, qui ont cours auprès des hommes comme des images très précieuses de la réalité. C’est ainsi que, d’une certaine manière, il devient réellement le héros, le roi, le créateur, le bien-aimé qu’il voulait devenir, sans avoir à passer par l’énorme détour qui consiste à transformer réellement le monde extérieur. Mais il ne peut y parvenir que parce que les autres hommes ressentent la même insatisfaction que lui à l’égard du renoncement exigé dans le réel et parce que cette insatisfaction qui résulte de la substitution du principe de réalité au principe de plaisir est elle-même un fragment de la réalité. »

Le principe de plaisir nous conduit là où nos pulsions et nos désirs pourront être satisfaits. Or, on ne peut compter sur le réel, qui n’est pas fait pour nous et qui s’accorde rarement avec nos exigences. Le principe de

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