A quoi peut-on reconnaître la vérité ?
Nous attribuons à la vérité, un énoncé qui correspond à la réalité. Reconnaître la vérité consiste à pouvoir la différencier de l'erreur ou de l'illusion, du faux ou du mensonge. On peut définir la vérité comme correspondance ou adéquation : adéquation entre l’intelligence qui conçoit, entre l’esprit et la réalité. En d’autres termes, la proposition : Il neige, par exemple, est vraie si et seulement si, il neige.
Le langage courant confond souvent le vrai et le réel. On parle pourtant d’or faux, de vrai ami etc. Mais l’or faux est tout aussi réel que l’or véritable, seulement, ce n’est pas de l’or mais, par exemple, de l’argent doré. Ce qui sera faux alors, c’est la proposition implicite de la phrase : ceci est de l’or. La vérité ne concerne alors que le discours de l’homme ; qu’on pourra définir de faux s’il s’agit d’un mensonge, ou de vrai si elle est conforme. Ainsi un homme politique qui dit la vérité ne peut être démenti par les faits. Mais le problème se complique lorsque l’on parle de vérité scientifique ou « philosophique ». Car la réalité que la science prend pour objet constitue en elle-même un problème. En science comme en philosophie des théories se succèdent, constituant des représentations cohérentes d’une réalité qui ne va jamais de soi. La vérité est donc une construction et pas une pâle copie de la réalité.
I/ Les critères de la vérité : L’évidence
On ne sait donc pas définir simplement la vérité. Platon observe que si l’on savait ce qu’est la vérité, on n’aurait pas besoin de la rechercher, or cette recherche est la base de la philosophie. A défaut de pouvoir définir strictement la vérité, on se concentrera donc plutôt sur la question de ses critères : à quoi peut-on la reconnaître ? La première réponse est le critère de l’évidence
Mais peut-on tout reconnaître par évidence ? Ce n’est pas nécessaire. Il suffit de connaître par évidence les premiers principes de la connaissance, « les vérités