A propos des solutions de remplacements des
Danièle Bécherel
« Les anglicismes [...] ont la partie belle dans une langue dont on n'ose plus utiliser toutes les ressources. »
André Martinet.
I. — Faut-il remplacer les anglicismes?
Le 31 décembre 1975 le Haut Comité pour la défense et l'expansion de la langue française a interdit l'emploi de certains termes étrangers dans la langue officielle, dans le but de proposer des équivalents français aux termes techniques qui viennent pour la plupart de l'anglo-américain.
Réaction de nationalisme, de chauvinisme, excès de purisme ou menace réelle pour le français ? Quelles peuvent être les motivations d'une entreprise de cette envergure ? 1. Certes, la querelle du franglais( l'utilisation d'une langue française fortement anglicisée, dans l'expression écrite ou orale, ; un ensemble de mots anglais et des tournures syntaxiques calquées sur l'anglais, introduits dans la langue française[ ) n'est pas nouvelle. Les vocabulaires spécialisés se constituent à partir de termes étrangers qui suivent l'objet ou la technique qu'ils désignent. La particularité des termes techniques est de privilégier la relation objet-signifié, l'aspect référentiel l'emportant sur l'aspect formel. Certains scientifiques considèrent, sans hésiter, l'anglais comme la condition sine qua non (/si.ne.kwa.nɔn/, « sans laquelle cela ne pourrait pas être ») de toute activité scientifique.
2. Pour rassurer ceux qui s'inquiètent de la part trop grande de l'anglo-américain dans la langue française, les arguments le plus souvent utilisés sont :
a) celui des chiffres : sur 50 000 mots environ, le nombre des anglicismes ne dépasse pas 2 %.
b) celui qui s'appuie sur le fait que les termes étrangers sont essentiellement des dénominations techniques sans incidence sur le mouvement de la langue générale.
c) celui qui tend à minimiser l'importance des emprunts , qui sont des mots isolés, peu nombreux , qui ne constituent pas « un système