Zola
Zola n’a pas encore établi sa théorie lorsqu’il écrit son premier roman, Thérèse Raquin, en 1867. Mais son récit fourmille d’intentions qui fondent son intérêt pour la nature humaine expliquée par l’inné et par l’instinct. La passion adultère est le thème central de ce roman, dans lequel les personnages sont avant tout des tempéraments. Ainsi Zola développe 4 personnages très typés :
Camille, le mari faible et maladif, se montre, par contamination, excité et extraverti. Dès son entrée dans la mercerie, il « pousse » Laurent, décrit comme « un grand gaillard, carré des épaules » comme si celui-ci était un rempart protecteur et valorisant. De même, un peu plus loin, il valorise ses lectures (les livraisons de Buffon) alors que Laurent est présenté (lignes 26 – 27) comme un homme qui a étudié, qui a fait son droit, qui peint. Zola veut donc signaler que Camille, complexé, se grandit de présenter un camarade qui a réussi. Le jeune homme est également un être socialement soumis. Zola joue sur une opposition entre l’adjectif « fier » et l’expression « l’humble rouage d’une grosse machine ». Il insiste aussi, dans le dialogue, sur l’admiration que Camille porte à ses employeurs par l’exclamation « C’est si vaste, si important, cette administration ! ». Le tempérament lymphatique de Camille est également mis en lumière par son infantilisme et par son absence de virilité. Il s’adresse en premier à sa mère (qui doit cautionner son enthousiasme) et il le fait avec respect (« Mère »). Il narre des épisodes d’enfance (l’école/les tartines de confiture/cette petite cousine qui jouait avec nous). Notons aussi que le prénom Camille, aussi bien féminin que masculin, dévirilise ce mari enfantin.
Madame Raquin, mère protectrice, est ici signalée par son absence de mémoire (sans doute trop centrée sur des préoccupations petites pour s’ouvrir à autrui) puis par le flot de paroles qu’elle déverse. Le pluriel « des cajoleries toutes