Zazie dans le métro résumé
378 mots
2 pages
Du fameux « Doukipudonktan », exemple de « coagulation phonétique » quenienne qui ouvre le récit comme un clairon déclarant la guerre au langage châtié, jusqu’au « J’ai vieilli » qui le clôt, 36 heures à peu près se sont écoulées ; mais à l’instar du car de touristes ballotté par Gabriel, le lecteur a découvert Paris comme il ne l’avait sans doute jamais vu, un Paris populaire et interlope. Zazie tient à la fois de la tragédie avec son respect des unités, et du roman d’initiation, dans lequel, et c’est ce qui nous retient, la mère indigne délègue à l’oncle extravagant le soin de l’éducation de sa fille. Est-il utile de résumer l’histoire ? L’oncle Gabriel, un colosse, accueille Zazie à la gare d’Austerlitz. Jeanne Lalochère, sœur de Gabriel, lui confie sa nièce le temps d’un week-end passé avec un amant. On apprendra par Zazie que celle-ci est veuve d’un monsieur alcoolique, qu’elle a tué elle-même à l’aide d’une hache confiée par son amant d’alors, au moment où il s’apprêtait à abuser de la petite ! (« Et les papouilles zozées de recommencer », p. 54). Gabriel se fait passer pour veilleur de nuit, mais on apprendra qu’il est en réalité « danseuse de charme » (p. 62) dans une « boîte de tantes » (p. 63) ou « boîte de pédales » (p. 81), à Pigalle, sous le nom de Gabriella. Il est dûment marié avec Marceline, mais Zazie se demandera tout au long du récit s’il n’est pas « hormosessuel ». Queneau s’amuse avec le lecteur, car les dénégations de Gabriel et de ses camarades sont malicieusement contrariées par l’apparition finale de Marceline sous l’appellation de Marcel, ce qui renvoie à Gabriel / Gabriella, sans oublier le « Tu as oublié ton rouge à lèvres » que Marceline lance à Gabriel (p. 29). Zazie s’échappe, se défend toute seule contre les « meussieu » qui voudraient la raccompagner au logis, en les faisant passer pour des satyres, jusqu’à ce qu’elle trouve plus fort qu’elle, en la personne de Pédro-surplus, alias Trouscaillon, alias l’inspecteur Bertin Poirée,