zadig
Zadig ne nous donne aucune connaissance précise et crédible sur la politique en Orient au XVIIIe siècle. Il nous offre une vision caricaturale du pouvoir absolu oriental. Dans Zadig, le despotisme est réduit à l’expression de passions violentes, de caprices subjectifs et arbitraires, sans qu’à aucun moment n’apparaissent les raisons ou les motivations proprement politiques du pouvoir. Le roi Moabdar, totalement soumis aux caprices de Missouf, devient fou, la population de Babylone se soulève contre lui. Il meurt tué par le prince d’Hyrcanie, qui a levé une armée contre lui. Arimaze représente pour sa part le stéréotype du mauvais conseiller. Au fond, ce n’est pas le monarque qui est mauvais, mais bien plutôt les influences exercées sur lui. A cette autorité diabolisée, Voltaire oppose la sagesse et la raison incarnée par Zadig. Il s’agit, là encore, personnage psychologique en opposition au précédent. Voltaire dramatise, simplifie et théâtralise, tout comme le feront plus tard les dessins animés ou les bandes dessinées.
Quant à la justice, elle est arbitraire et expéditive, Voltaire fait une satire de la justice française de son époque et critique beaucoup de ses défauts. Il nous montre tout d’abord que la justice n’était pas équitable. Zadig est condamné pour avoir volé le cheval du roi et la chienne de la reine sans aucune preuve, et lorsque les animaux sont retrouvés, il doit d’abord payer une amende avant de pouvoir parler. La cupidité des juges est ainsi mise en avant.