Ythrfdrhnjt
Marie NDiaye, Le jour du président
Travail d’écriture
Cette petite sotte ne mangera rien ce matin, pensait Joséphine, la propriétaire, elle a déjà la peau sur les os et ça fait plusieurs jours qu’elle ne mange rien ! Olga l’interrompit dans ses pensées : «vous pourriez peut-être m’aider… »
-Parce que tu crois que tout le monde pourra toujours t’aider ! Il faut que tu apprennes à te débrouiller, tu n’as pas encore compris ? Tu es seule ici, tu n’es plus dans ta petite campagne chez tes parents, c’est la réalité ici !
De la fermeté ! C’est exactement ce qui lui fallait ! Ce n’est pas sa mère surprotectrice et étouffante qui la rendra indépendante et responsable. De cette manière elle pourra enfin sortir de ses vilaines manies ! Et oui ! Elle qui croyait que personne ne savait qu’elle séchait les cours, ses deux colocataires n’étaient pas si idiotes que ça !
Oui c’était vraiment de la fermeté qu’il lui fallait ! Cette même fermeté qui avait manqué quelques années plus tôt à Joséphine lorsque son fils disparaissait quelques nuits : elle le laissait plus ou moins faire parce qu’elle avait pensé que c’était sa manière à lui de prendre son indépendance, que ça allait lui passer mais on l’avait retrouvé mort…Une overdose d’héroïne lui avait-on dit. Tout ce gâchis pour un manque de fermeté… Depuis, elle avait pris des résolutions qu’elle était décidée à appliquer sur cette idiote d’Olga.
Olga la ramena à la réalité : « Ma mère serait si fière de moi ! » Pourquoi ramenait-elle toujours tout à sa mère ? Il fallait lui faire comprendre qu’elle devait prendre ses distances avec sa mère !
-Petite sotte ! Tu ne sauras donc jamais faire quelque chose sans que ta mère y soit derrière ?
Olga ouvrit la bouche pour se défendre mais elle ne trouva rien à dire. Joséphine se décida à débarrasser la table. Encore un jour où elle ne mangera pas… Tant pis ! Il faut rester ferme ! L’obliger à se reprendre