XVIIIeme et rousseau
Rêveur solitaire à la sensibilité exacerbée, Jean-Jacques assure que l'homme était bon à l'état de nature et a été corrompu par la civilisation et la vie en société. Il voit dans la naissance du droit de propriété la source de tous les maux. Comme palliatif à cette décadence morale, il préconise la démocratie et l'égalité de tous devant la loi, grâce à un contrat social placé sous l'égide du «peuple souverain».
Voltaire prend de haut la manière dont son cadet dénonce dans le Discours sur les sciences et les arts le raffinement aristocratique que lui-même chérit tant. Ami des nantis, des privilégiés et des souverains, il ne goûte pas non plus la dénonciation radicale des inégalités sociales par Rousseau.
Le conflit va aller crescendo à coup de lettres incendiaires jusqu'au reproche fait par Voltaire à Rousseau d'avoir abandonné les cinq enfants qu'il aurait eus avec Thérèse Levasseur. Meurtri et de plus en plus isolé, Jean-Jacques va s'expliquer en écrivant les Confessions.
opposition idéologique et personnelle entre les deux penseurs connaît son point culminant en 1755 suite à la publication par Rousseau de son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Dans ce texte, il présente l'homme comme naturellement bon mais perverti par la civilisation, exalte l'état de nature originel et voit dans la naissance du droit de propriété la source de tous les maux.
Voltaire, écrivain caustique et brillant causeur, symbole du raffinement aristocratique de l'Ancien Régime ; s'accommode des inégalités sociales et de l'absolutisme monarchique lorsque celui-ci respecte les «philosophes»