WorldCom
Juin 2002, après que la plus grande faillite de l’histoire américaine ne voit le jour (Glater, 2002). Environ six mois après l’onde de choc Enron, le groupe de télécommunications WorldCom déposait son bilan après avoir annoncé une fraude comptable de 3,85 milliards de dollars. On apprendra par la suite que le montant de cette fraude s’élevait en réalité à près de 8,3 milliards de dollars.
En effet, une grosse partie de la fraude que WorldCom avait mise en place repose sur un principe comptable de base : le rapprochement des produits et des charges. Ce dernier consiste à passer en charge les dépenses d’une entreprise dans l’exercice où les revenus correspondants sont générés. Le mécanisme de fraude était apparemment fort simple : capitaliser des dépenses qui devaient être intégralement constatées en charge de l’exercice au cours duquel elles avaient été engagées, pour « gonfler » artificiellement les résultats. Ainsi, WorldCom a capitalisé, pour plusieurs milliards de dollars, des sommes qui auraient dû venir diminuer le résultat des exercices en cours.
Si, dans le cas d’Enron, on pouvait
« admirer » l’ingéniosité financière dont les dirigeants avaient fait preuve, on reste ici perplexe sur la simplicité et le montant exorbitant de la fraude et l’incapacité d’Arthur Andersen à la découvrir. « This should not have been missed. Andersen has to confess to incompetence, or complicity » (Glater, 2002).
D’après un rapport (Beresford et al., 2003) ordonné par le nouveau conseil d’administration de WorldCom, aucune preuve démontrant qu’Arthur Andersen était au courant de la fraude n’a été trouvée. D’une manière générale, les vérificateurs externes participent peu à la mise en évidence des fraudes en entreprise. Une étude de l’ACFE (Association of Certified Fraud Examiners) de 2004 révèle que seulement 16 % des cas de fraude impliquant plus d’un million de dollars seraient dévoilés par les auditeurs externes. Pourtant, la norme