Working in china
The Lewisian turning point
L’article de Du Yang, Gao Wenshu et Wang Meiyan traîte du marché du travail chinois, ainsi que du cadre législatif et la protection sociale. Après avoir fait un constat de la structure du marché du travail nous verrons en quoi celui-ci est arrivé à un tournant qui a supposé des réformes du cadre et de la protection sociale.
Depuis plusieurs décennies, le marché du travail chinois est segmenté en 2 parties : le milieu urbain (bien protégé pendant le système de planification) et le milieu rural (où les lois relatives au travail étaient inexistantes).
Depuis le début des années 1980, début de la période des réformes, de plus en plus de travailleurs migrent du milieu rural vers le marché du travail urbain. Ce phénomène est dû à l’augmentation de la productivité agricole, et ne cesse d’être accéléré depuis les années 2000 (par exemple, en 2006, 132 millions d’agriculteurs ont migré et représentaient alors 46,7% de l’emploi urbain). Les migrants travaillent majoritairement dans les secteurs informels qui sont moins protégés par les lois, et sont donc confrontés à divers problèmes : incertitude des salaires, horaires de travail abusifs, emplois à risques sans compensation financière, pas de protection sociale.
En outre, alors qu’au temps de l’économie planifiée, les travailleurs urbains bénéficiaient d’une bonne protection, (en 1950, 90% des employés urbains possédaient des assurances sociales) depuis le milieu des années 1990, suite à une forte restructuration des entreprises publiques ajoutée à la récession relative à la crise économique asiatique, nous avons pu assister à un déclin dramatique du taux de participation de la force de travail (-7 points entre 1999 et 2000). En effet, les opportunités d’emplois ont énormément diminué dans les milieux urbains (entrainant un déséquilibre entre l’offre et la demande et une augmentation du taux de chômage, +1,7 points de 1999 à 2000) et la protection du travail a été