L'idée d'un film qui combine le son enregistré et l'image est aussi vieille que le concept de l'image en mouvement, c'est-à-dire du cinéma lui-même. Le 27 février 1888, quelques temps après la visite du pionnier de la photographie, Eadweard Muybridge, aux laboratoires de Thomas Edison, les deux hommes se rencontrèrent. Muybridge déclara ainsi que lors de cette occasion, ils avaient déjà évoqué l'idée de synchronisation du son avec l'image, soit six ans avant la première projection commerciale d'un film[1]. Cependant, aucun accord entre les deux hommes ne fut signé. L'année suivante, Edison développait, aux côtés de William Kennedy Laurie Dickson, le kinétoscope, sans l'aide de Muybridge. Ce kinétoscope était essentiellement un dispositif de projection d'exposition, il ne permettait la vision d'un court métrage qu'à peu de personnes à la fois. Edison accompagnera son système d'un phonographe cylindrique quelques temps plus tard sous le nom de kinétophone en 1895, mais le succès ne fut pas long face à celui de la projection en salle[2]. En 1899, un système de projection de films parlants, connu sous le nom de cinémacrophonographe, basé sur le travail de l'inventeur suisse François Dussaud, fut exposé à Paris ; de la même manière que le kinétophone, le système ne permettait qu'une projection individuelle[3]. Plus tard, un système basé sur un cylindre, le Phono-Cinéma-Théâtre, fut développé par Clément Maurice et Henri Lioret, il a permis la présentation de courts métrages sur le théâtre ou l'opéra durant l'exposition universelle de 1900. C'est lors de cette exposition que la première présentation publique de films alliant images et son eut