Wawawa
Selon la tradition politique française, la citoyenneté est un lieu politique abstrait où les individus profitent d’un statut d’égalité absolue, du fait de la relégation de toutes les différences individuelles à la sphère privée.
Avant les années quatre-vingt, la citoyenneté signifiait surtout l’ensemble des droits et devoirs attachés au statut de citoyen. Depuis lors, la citoyenneté définit surtout la participation effective à la vie publique. Le terme "citoyen ", utilisé de manière importante dans le discours public, remplace l’adjectif "civique".
En France, le citoyen, membre de la communauté politique, a deux antonymes : l'étranger qui n’appartient pas à la communauté en cause (avec une distinction supplémentaire entre étranger communautaire et étranger noncommunautaire), et le sujet passif. Car le citoyen est pensé en tant qu’acteur disposant, d'une façon ou d'une autre, d’un accès au pouvoir.
L’accès à la nationalité française et donc à la citoyenneté française est pensé comme le destin des immigrés et de leurs descendants. En France, privés de la possibilité de voter, les étrangers ne peuvent pas être considérés comme des citoyens à part entière (art 6 de la Déclaration de 1789 : "La qualité de citoyen ouvre le droit de vote et d'éligibilité").
Par ailleurs, seuls les citoyens (nationaux) peuvent accéder à l’ensemble des emplois publics. Si l'étranger n’a pas accès à la citoyenneté politique et aux droits politiques qui lui sont liés, en revanche, et dans la mesure où ses droits sociaux sont de plus en plus proches de celui des nationaux, on peut considérer qu’il accède à la citoyenneté sociale (accès aux droits sociaux, au droit de grève, au droit de vote aux élections professionnelles, à la Sécurité Sociale).
Entre l’étranger et le citoyen, remarquons qu’il y a un troisième "niveau", celui du citoyen européen qui peut voter aux élections municipales et européennes depuis les années quatre-vingt-dix. Les incivilités : une