Vème république
La clé de voûte de la Constitution de 1958 par laquelle Charles de Gaulle a fondé la Vème République, c’est la prééminence présidentielle, inscrite dans le texte constitutionnel et renforcée par l’interprétation qu’il en a faite de 1958 à 1969. Tournant le dos au régime d’assemblée qui avait caractérisé la IVème République, la Constitution de 1958 réduit le rôle du Parlement désormais étroitement encadré. Au contraire, elle renforce les pouvoirs du président de la République. Chef de l’État et des armées, c’est lui qui nomme le Premier ministre et les ministres, et qui met fin à leur fonction.
Il dispose de pouvoirs réglementaires en signant les ordonnances et les décrets adoptés en Conseil des ministres présidés par lui à l’Elysée. Il peut dissoudre l’assemblée et consulter directement les Français par référendum. L’article 16 lui accorde des pouvoirs exceptionnels pour faire face à des situations gravissimes. Sa légitimité est considérablement renforcée par la révision constitutionnelle de 1962 qui prévoit qu’il sera désormais élu au suffrage universel. Cette prééminence présidentielle, voulue par de Gaulle, n’a été remise en cause ni par Georges Pompidou, ni par Valéry Giscard d’Estaing. François Mitterrand, lorsqu’il était dans l’opposition, l’a fermement combattue considérant qu’elle constituait un abus de pouvoir personnel. L’alternance de 1981 n’y a pas mis a fin, mais a au contraire contribué à pérenniser la Constitution de 1958 dont beaucoup pensaient qu’elle ne survivrait pas à de Gaulle. Élu à son tour président, Mitterrand n’a appliqué aucune des dispositions du programme commun de 1972 visant à réduire la prééminence présidentielle. Cependant, à partir de 1986, la cohabitation Mitterrand-Chirac et plus récemment les