Voyage au bout de la nuit commentaire
En 1932, Louis-Ferdinand Céline, de son vrai nom Louis-Ferdinand Destouches, publie Voyage au bout de la nuit. Ce premier essai en littérature fait scandale par son amertume et la violence des propos de l’auteur. Une bonne partie de la critique est décontenancée par la nouveauté et la brutalité de l’ouvrage. Roman autobiographique, le Voyage au bout de la nuit commence avec l’engagement volontaire du narrateur dans l’armée française. Ferdinand Bardamu, reflet de l’auteur à travers le récit, raconte dans le roman sa vie et la misère du monde contemporain. À vingt ans, en 1914, il se retrouve sur le front où il perd rapidement son enthousiasme, au spectacle absurde de cette boucherie héroïque.
L’auteur donne un nouveau souffle au registre tragique, par la révélation d’un combat sanglant et sans pitié, où la psychologie de l’homme va de l’humain à la bête. On assiste à l’incompréhension du héros devant cette guerre meurtrière, où les deux camps adverses sont tournés en dérision.
Céline se sert du langage familier et de l’ironie pour accentuer l’aspect tragique de l’extrait.
En opposition avec le héros, Céline présente son personnage comme un antihéros ; sa peur le conditionne au même rang que les autres soldats.
Céline, en renouvelant complètement l’écriture romanesque et en supprimant la frontière entre l’écrit et l’oral, redonne ainsi toute sa puissance à la parole.
Comment Bardamu, personnage principal de l’œuvre, fait-il ressortir l’absurdité et l’atrocité de la Guerre ?
Dans l’extrait, Céline dénonce l’absurdité des combats menés, il ne comprend pas l’intérêt de donner lieu à cette Grande Guerre. Bardamu voit son innocence brisée par l’atrocité de ces combats « On en a eu tellement plein les yeux, les oreilles, le nez, la bouche tout de suite, du bruit, que je croyais bien que c’était fini, que j’étais devenu du feu et du bruit moi-même… » En effet, il s’était engagé