Voltaire et sa pensée
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L’homme, la société, la nature
L’homme est un être spécifique, supérieur aux animaux mais subordonné à d’autres entités.[6] Mais Voltaire entre en polémique avec l’idée de Descartes que les animaux ne sont que des machines. Après tout, écrit Voltaire, Dieu leur a donné les mêmes organes de sentiment et Dieu ne fait pas de travail inutile.[7] Voltaire accentue aussi que l’âme dans les conceptions les plus anciennes n’appartenait pas à l’espèce humaine seulement mais aussi aux animaux.[8] L’homme peut utiliser la nature pour mener et améliorer son existence mais non pas sans la respecter.
L’homme fait partie de la société. Il est déterminé par des forces externes mais il choisit lui-même d’agir selon les lois universelles ou contre elles. L’homme doit élire parce qu’il est né pour agir ; ne pas agir, c’est ne pas exister.[9] D’après Voltaire, le constituant de base de la société est l’amour-propre. Sans amour-propre on ne peut pas apprendre à éprouver la charité envers les autres, envers l’autrui. Ce sont la loi divine et la Religion qui doivent cultiver l’amour-propre pour en former un sentiment subtil qui peut initier le vrai amour chrétien, qui doit devenir la relation élémentaire de la société.
Quant à l’homme et le progrès, Voltaire est très optimiste.[10] Mais il est plus individualiste – dans le meilleur sens du terme – que son contemporain Jean-Jacques Rousseau. Voltaire distingue strictement l’homme et le peuple. Il croie profondément que ce n’est pas la volonté générale du peuple qui peut "écraser l’Infâme" : c’est avant tout la conscience humaine, cultivée par l’érudition et la Religion. Pourtant Voltaire deviendra par ironie du sort un des plus grand précurseurs de la Révolution. Mais révolte et Voltaire, ce sont deux pôles opposés.
La conception de l’histoire et de l’historiographie
Voltaire était convaincu que l’histoire européenne a connu quatre siècles heureux : le siècle de la Grèce classique, le siècle des grands