vivre 100 ans
Il y a encore un ou deux siècles, on vivait rarement jusqu’à l’âge de 50 ans en France. Aujourd’hui, avec les progrès de la médecine et une meilleure hygiène de vie, l’espérance de vie a fortement progressé (75 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes, en moyenne). Quels sont les enjeux sociaux du vieillissement pour notre société ? Pour répondre à cette question, nous verrons tout d’abord comment la vieillesse influe sur notre protection sociale, puis nous essaierons de comprendre pourquoi certains remettent en cause notre système de redistribution.
I – L’incidence de la vieillesse de la population française sur la protection sociale.
La population française vieillit de plus en plus, et ce phénomène tend à s’accentuer avec le temps. L’INSEE a publié des statistiques selon lesquelles les plus de 60 ans, qui représentaient un quart de la population totale en 2010, devraient en constituer un tiers en 2050, alors que la part des moins de 59 ans devraient passer des trois quarts en 2010 aux deux tiers seulement des Français en 2050 : le rapport de soutien diminue au profit du rapport de dépendance, c’est-à-dire qu’il y a de moins en moins d’actifs et de plus en plus d’inactifs.
Depuis 30 ans, les prestations sociales liées à la vieillesse ont donc fortement augmenté. Elles représentent aujourd’hui un tiers de notre PIB, car il y a de nombreuses protections à financer : le nombre de pensions de retraites s’élève, et donc leur montant alloué (5 % du PIB en 1959 contre 13 % en 2008) ; les maladies dégénératives se développent (maladie d’Alzheimer, de Parkinson …) ; l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) a été mise en place pour assister et soigner les personnes dépendantes.
Mais le financement de la Sécurité Sociale est de plus en plus problématique. En effet, réussissant péniblement à équilibrer ses comptes dans les années 1980, la somme des remboursements a fortement augmenté dans les années 1990 avec la hausse des