Vincent engel mon voisin
Vincent ENGEL, Mon voisin, c'est quelqu'un (2002)
Otto, aquariophile, est un homme qui n’aime pas se poser de question.
C’est pourquoi, quand il rencontre (par hasard ?) son voisin avocat, le puissant, riche et charismatique Jorg von Elpen (inversez les syllabes), il ne s’en posera pas...
Quand son impressionnant voisin le sollicitera pour une visite de travail au château, il continuera à ne pas s’en poser... Quand il emportera, par mégarde, une enveloppe qu’il ne pourra rendre à son voisin, il aura définitivement mis le pied dans un engrenage diabolique...
Mais comme Otto ne se pose pas de question.
Evidemment il sait qu’il y a des choses dont il ne peut s’entretenir avec son amie et voisine, Katrin, qui lui reproche son manque de vision politique.
Au travers de ce roman, c’est tout le procès de l’extrême-droite auquel se livre Vincent Engel. Ce qui m’a frappé dans le personnage d’Otto, c’est sa capacité d’amnésie : amnésie du passé familial, double oubli de « l’enveloppe », amnésie dans sa « réclusion » finale au château. Cette succession d’amnésies, qui suggère qu’après on peut commencer une nouvelle vie, me paraît un thème particulièrement important. Elle est liée à la passion d’Otto pour les poissons : « j’ai plongé la tête dans l’aquarium. Tout a été noyé, et j’ai refait surface ». Mais l’oubli ne peut être total : les images hantent les nuits d’Otto... Le refus inconscient de voir une réalité peut être le terreau de l’extrémisme.
Un auteur belge...
C’est en 2002 que Vincent Engel, écrivain et professeur de littérature à l’UCL, publie ce roman sous le pseudonyme de Baptiste Morgan.
Je connaissais l’auteur de nom : pour ses « chroniques » et parce qu’une de mes collègues, professeur de français, le fait lire aux élèves que nous avons en commun. Passant dans une librairie, j’ai saisi ce livre au hasard qui fait bien les choses ! J’ai eu l’occasion de rediscuter de ma découverte avec ma collègue qui m’a vivement conseillé du même